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TERREUR & MARIAGE

Photo du rédacteur: Freddy COUDERCFreddy COUDERC

Voici un document familial datant de l’an 2 (1793-1794), période qualifiée par les historiens de « temps de la terreur ». Sans vouloir rentrer dans les détails et avec les précautions d’usage, force est de constater que, dans cette période, on a massacré, pillé, détruit tout et n’importe quoi, emprisonné avec ou sans preuve, le tout dans un bouillonnement d’idées généreuses. Comme ailleurs, dans le pays Ardéchois, les châteaux des nobles proches du pouvoir, symboles d’injustice ont été brûlés, les maisons des riches notaires, avocats ou notables pillées ou détruites. A cette époque, les chemins de la Cévenne n’étaient pas sûrs, constamment sillonnés par les adeptes de la « terreur blanche », de la « terreur révolutionnaire » ou par des bandes de brigands. Ce triste tableau serait incomplet si l’on n’évoquait pas le 24 Août 1790, date où fut adoptée la Constitution civile du clergé. Ce texte auquel les ecclésiastiques devaient prêter serment réorganisait le clergé en France. On a nommé « patriotes » ceux qui se soumettaient, et « réfractaires » ceux qui refusaient, n’acceptant que l’autorité du pape. Les conséquences ont été désastreuses, tant pour le petit clergé que pour les familles souvent divisées sur le sujet.


Malgré tout, je concluerai ces quelques réflexions sur une note positive.

Dans le petit village de Montselgues, au cœur de la Cévenne Ardéchoise, au cours de cette période troublée, je dirai qu’un espoir s’est levé : voici ce que déclare un document familial : « Le treizième ventôse de l’an second de la République Française une et indivisible, à dix heures du matin, par devant moi Etienne Couderc, membre du conseil général de la commune de Montselgues et officier public, district du Tanargue, département de l’Ardèche pour constater le mariage des citoyens d’une part Jean François Malclès âgé de vingt ans, cultivateur fils de Jean François Malclès du lieu de Praclaux et d’autre part Marie Couderc âgée de seize ans, fille de Pierre Couderc du lieu de Petit Paris dépendant de la Municipalité de Montselgues avec comme témoins Pierre Couderc cordonnier »…. Affiché le même jour à la porte de la maison commune…..


En quoi ce document de ma famille donne t-il l’espoir que la vie était plus apaisée dans ce coin de la Cévenne ? D’abord parce qu’il laisse à penser qu’Etienne Couderc, premier maire de ce village et ses administrés avaient intégré sans heurt d’aucune sorte la nouvelle organisation territoriale et religieuse. La seconde raison, c’est que Jean-François Malclès, le fils d’un notable, procureur et surtout représentant permanent du Marquis de Chambonnas a pris pour épouse la fille d’un petit exploitant agricole.

Ce sont à mes yeux des avancées significatives qui permettaient d’espérer une société plus juste et plus sereine.



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